Pouvons-nous nous passer des services Google au quotidien ?
Le présent article parle de mon expérience personnelle, en sachant que je suis utilisateur de réseaux sociaux et assez gourmand de musique et vidéos sur youtube, que je dispose d’un compte email google et que je souhaite utiliser tout ça sur ma tablette sans donner la moindre information personnelle. C’est pas gagné…
La tablette : Asus TF300T avec dock clavier, d’origine en Android 4.2 Jelly Bean (2012) et lâchement abandonnée par son fabricant pour toute nouvelle mise à jour. Elle a 1Go de mémoire et 16Go de stockage interne et slot microsd pour extension (j’ai mis une 32Go acceptée)
- Processeur NVIDIA® Tegra® 3 à 4 cœurs accompagné d’un GPU GeForce® à 12 cœurs pour des performances améliorées et une consommation réduite
- Système d’exploitation Android™ 4.2 Jelly Bean
- Un dock clavier avec port USB et lecteur de carte SD qui pousse l’autonomie à 15 heures*
- Dalle IPS et large angle de vision de 178°
- Capteur photo 8 mégapixels autofocus avec lentille à 5 éléments, large ouverture de f/2.2 et capteur CMOS rétroéclairé
- Technologie ASUS SonicMaster pour une qualité audio supérieure
- Application SuperNote pour prendre vos notes rapidement et facilement
- Un design élégant, disponible en 3 coloris : rouge, bleu et blanc
Tout ce résumé pour dire que cette tablette de 2012 avait à l’époque d’excellentes performances, mais que Asus a décidé qu’elle serait obsolète dès la sortie d’androïd KitKat, soit 2013 !
Oui mais : ils sont tombés sur un rebelle, le gars qui ne consomme pas, qui n’achète pas à crédit, qui refuse de jeter un objet qui fonctionne !
Huit ans après, en 2020, cette tablette me sert encore au quotidien car j’y ai installé une rom KatKiss (spécial asus, cherchez pas) équivalent au fameux lineageOs mais parfaitement adaptée à mon matériel. Et cette rom en est à la version androïd 7.1.2 Nougat (2016) et malheureusement la dernière à gérer les capacités matérielles de mon modèle.
Mais assez parlé de moi, aujourd’hui je suis confiné (Avril 2020 pour ceux qui liront cet article en 2025) et je m’ennuie car il fait un sale temps.
J’ai donc décidé de remettre ma tablette aux paramètres d’usine et je vais tenter de la libérer de Google.
L’installation d’une ROM non officielle exige de déverrouiller le bootloader, sorte de boot manager qui protège androïd de manipulations hasardeuses.
Heureusement Asus a publié un déverrouillage officiel qui annule la garantie (huit ans après on s’en moque) et il existe des utilitaires pour d’autres marques courantes qui font la même chose tout en rootant la tablette, c’est à dire pour les Linuxiens donner les droits “root” ou “super utilisateur”.
Mais je suis certain qu’on peut répudier Google d’une tablette stock sans l’avoir rootée.
C’est parti, la tablette a redémarré et affiche les écrans habituels que je vais commenter en suivant (j’ai pas été foutu de faire des copies d’écran, donc ce sont des photos d’écran) :
Vous remarquerez deux icônes particulières : SuperSU et Terminal Emulator. Je suis libre ! I do what i want with my tablet !
Puisque nous souhaitons supprimer le PlayStore nous devrons en installer un autre, je propose de commencer par F-Droid (je l’ai vu dans Framalibre donc je valide). J’ouvre mon navigateur (actuellement celui par défaut) et je recherche fdroid, et il trouve !
https://f-droid.org cette adresse et pas une autre !
(n’oubliez pas qu’en disposant des droits SuperSU on s’expose aux risques de virus etc, Google nous prend pour des demeurés en bloquant un maximum de paramètres, mais il ne faut pas oublier que nous agissons parfois comme des idiots, si, si, ne niez pas, vous avez déjà fait des erreurs)
Votre tablette est certainement paramétrée différement de la mienne, vous devrez donc aller à Paramètres > Sécurité > activer les sources inconnues
car autrement vous ne pourrez pas installer F-Droid.
F-Droid est un magasin de dépôts de paquets, comme vous connaissez déjà avec Debian et autres distributions. Le fonctionnement vous sera familier.
Une fois installé il fait comme tout le monde : mise à jour !
Vous n’avez plus qu’à trouver les applis qui vous conviennent, naviguez sur f-droid et renseignez-vous avant d’installer n’importe quoi.
Parmi les magasins d’applications vous connaissez :
Google Play, certes, NE LE DESINSTALLEZ PAS ! Mais oubliez-le dans un coin.
J’ai cité F-Droid, open-source, j’adhère.
App-shop Amazon, ils ne doutent de rien, oubliez !
Androidpit, nécessite une adhésion (*)
Samsung Aps, oubliez (*)
FrAndroid, j’ai pas été curieux d’aller voir.
Aptoide, j’ai pas aimé (*)
Trouvez les vôtres !
(*) je ne vois l’intérêt de vouloir s’affranchir de Google pour aller s’inscrire sur d’autres sites qui prennent vos emails et autres données personnelles, faites comme vous le sentez.
Utilisation d’un compte gmail sans être connecté à Google :
c’est mort !
j’ai testé plusieurs applications de messagerie, les adresses gmail ne passent pas. En revanche en WebMail je peux y accéder sans problème, je ferai donc ainsi.
Nous avons fait un choix
En souhaitant protéger nos données personnelles nous “appauvrissons” notre expérience utilisateur, Google bloque délibérément certaines fonctionnalités dès lors que nous ne sommes pas connectés. Il faut le savoir, ne soyez pas surpris, je vous le fais savoir ! C’est le prix à payer pour garder une vie privée, bien que d’autres techniques existent pour nous tracer, à commencer par l’adresse IP wifi.
Je n’ai pas la prétention de donner un cours de confidentialité, ni de lister les applis qui vous seront utiles, seulement démontrer ici que le matériel n’est obsolète que si le fabricant le décide, que nous avons malgré tout un choix, que partout il y a des gens comme nous qui selon leurs compétences créent de l’art open source, des livres, des programmes informatiques.
L’open source c’est aussi partager nos graines horticoles d’anciennes souches et les diffuser massivement. Pensez-y, ce n’est pas anodin.
Voui c’est un travail de pro ! Mais pour le péquin basique, c’est comme vouloir grimper l’Himalaya en chaussure de ville ! 😉
Mais l’adresse compétente est excellente : on sait où aller. Merci Tony !